NOUVELLES TECHNOLOGIES
NOUVELLES TECHNOLOGIES Il y a deux ans, à l’approche du Nouvel An, Gary Kent, un informaticien habitant le Surrey, a pris une résolution : passer 20 heures à essayer une chose qui n’aurait jamais été tentée. Peu après son engagement, un ami, qui savait que Gary était semi-professionnel dans les eSports et engrangeait des gains faramineux aux jeux vidéo, lui a montré une course de drones sur Youtube. On y voyait un groupe de pilotes faisant voler des drones bourdonnants, chacun arborant ses propres couleurs par LED, le tout à des vitesses ahurissantes. Les pilotes contrôlaient leur drone par un casque de réalité virtuelle, qui leur permettait de visualiser l’action comme s’ils se trouvaient dans le cockpit. Gary a immédiatement commandé un drone qui tenait dans la paume de sa main – un jeune cousin éloigné des machines plus étoffées utilisées aujourd’hui par les productions vidéo professionnelles ou pour la gestion des récoltes, ou ceux qui servent de facteurs dans certains pays aujourd’hui. « J’ai immédiatement été accro », m’a dit Gary. « Je savais que c’était fait pour moi. » Bientôt, les soi-disant 20 heures devinrent une semaine, puis un hobby à temps plein. Gary améliora le drone et commença à se rendre dans une clairière isolée dans la forêt de Bracknell, pour défier d’autres pilotes entre les arbres. Alors que ses copains étudiants rentraient tranquillement à la maison, Gary passait ses soirées à s’entraîner dans un gymnase délaissé. Avec son sens aigu de l’espace et ses réflexes foudroyants acquis au cours d’années de compétitions de jeux vidéo, il devint très vite un pilote accompli. Peu après, il rejoignit une équipe professionnelle et, quelques mois plus tard, il lançait son engin à des vitesses supérieures à 150 km/h au cours de la Drones Champions League dans une mine de sel en Roumanie. Même si les courses de drones existent depuis plus de cinq ans, c’est au cours des douze derniers mois que le sport s’est professionnalisé, quittant les parkings de supermarchés ou les clairières isolées pour devenir un business florissant brassant les millions, attirant des équipes professionnelles, des sponsors, des droits TV et révélant des superstars tels Gary Kent. C’est la convergence d’avancées technologiques qui expliquent ce boom. Une caméra minuscule montée sur le nez de l’engin permet au pilote de le contrôler via un casque de réalité virtuelle. Les avancées dans le domaine des batteries au lithium ont boosté la vitesse de manière à répondre aux critères des compétitions professionnelles (c’est la taille et la puissance de la batterie qui détermine la classe du drone). Dans une course en moyenne de 400 mètres, en général divisée en 4 ou 5 révolutions en deux minutes, les vitesses peuvent dépasser les 200 km/h. Il y a même des compétitions laissant une place aux drags. C’est alors toute l’énergie de la batterie qui peut être libérée en un éclair. L’un des coéquipiers de Gary chez NEXBLADES détient actuellement le record : de 0 à 100 km/h en… 1,2 seconde, c’est-àdire, par exemple, plus foudroyant qu’une F-TYPE SVR ! PHOTOGRAPHIES : ANSGAR SOLLMANN, XBLADES MEDIA HOUSE La compétition de drones est devenue un gros business, et plusieurs ligues différentes se battent pour attirer les meilleurs avec des prix alléchants. Les coéquipiers de NEWBLADES Luke Bannister (à droite) et Gary Kent (à droite, ci-dessous) font partie de ceux qui se mettent en lumière dans ce sport en plein devenir. 32 THE JAGUAR
LES COMPÉTITIONS DE DRONE S’ENVOLENT : LE PETIT HOBBY S’EST MUÉ EN GRAND BUSINESS. THE JAGUAR 33