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3 years ago

Jaguar Magazine #8

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Dans ce numéro, nous nous intéresserons à la créativité des mestres brésiliens qui ont imaginé l’art délicat de la capoeira et à celle des artistes irlandais qui font le lien entre culture ancestrale et modernité. Vous découvrirez également le mariage créatif inattendu de l’iPhone et du papier peint victorien. Enfin, Riz Ahmed, artiste et acteur aux multiples facettes, nous expliquera pourquoi il considère que le moment est venu pour lui de se dévoiler pleinement au public.

Voyage À cheval

Voyage À cheval (ci-dessus) La XE se met au pas à União dos Palmares (en haut) L’esprit de la capoeira est préservé sur le site historique du Parc mémorial Quilombo vite plus fluide. Bond dans un passé plus lointain en me rendant à União dos Palmares, où se trouvait autrefois la plus grande communauté d’esclaves connue des Amériques : le légendaire Quilombo dos Palmares. Les quilombos étaient des communautés d’esclaves fugitifs. On estime que ce quilombo comprenait 30 000 personnes. J’espère ainsi me rapprocher des origines mêmes de la capoeira. Campés devant les feux de circulation, les vendeurs de rue s’agglutinent devant mon véhicule pour me proposer un nettoyage de pare-brise ou me vendre des en-cas à base de jaque. Je passe devant d’innombrables stations essence et les postes de contrôle de police sont fréquents. Je rallie bientôt la Rodovia Estrada do Côco et la Linha Verde, l’autoroute des cocotiers et la ligne verte, qui porte aussi le nom moins charmant de BA-099. La “Ligne verte” traverse des paysages spectaculaires au cœur de la forêt atlantique, des dunes d’un blanc étincelant ainsi que des strates rosées. Au bord de la route, des panneaux avertissent les conducteurs de la présence d’ânes et de paresseux. Néanmoins, mon plus grand défi consiste à slalomer autour d’une armée de grenouilles collées au bitume, attirées par la chaleur emmagasinée durant la journée. À environ 12 heures de Salvador, nous longeons des champs de canne à sucre et des pâturages avant d’arriver à União dos Palmares. Malgré ses bâtiments délabrés, la ville est lumineuse. Les charrettes tirées par des chevaux sont légion et les habitants, aux fenêtres de leurs maisons turquoise et jaune, me suivent des yeux, curieux. Je suis arrivée juste à temps pour rejoindre une procession commémorant la dernière bataille de Palmares. Dirigés par Zumbi, leur commandant aux idées avant-gardistes, les quilombolas (habitants des quilombos) ont résisté à d’innombrables attaques, mais la communauté a été décimée lors de l’assaut final de 1694. Chaque année, les descendants des survivants se réunissent ici pour honorer la mémoire de ceux qui ont combattu. Quatre kilomètres qui les séparent de leur destination : une colline de la Serra da Barriga. Ils grimpent lentement, marquant plusieurs arrêts pour danser, boire, partager des poésies et des discours et, naturellement, pratiquer la capoeira. L’ambiance est aussi festive que solennelle. Nous marchons dans la nuit. Tout le monde est vêtu de blanc, les silhouettes semblent fantomatiques contre le ciel d’un noir intense. L’obscurité semble nous rapprocher. Au lever du jour, nous arrivons tout en haut de la colline : le Parc mémorial Quilombo, qui tient à la fois du musée et de la reconstitution d’un cadre de vie. Le site est impressionnant et invite au recueillement. Je prends donc le temps de m’asseoir et Nous marchons dans la nuit. Tout le monde est vêtu de blanc, les silhouettes semblent fantomatiques contre le ciel d’un noir intense de méditer. Un colibri, beija-flor en portugais (“celui qui embrasse les fleurs”), me tient compagnie. Plus bruyants, ses congénères se font entendre dans les arbres, ce qui n’empêche pas ce lieu d’être empreint de sérénité. Ce monument commémore les souffrances inconcevables des esclaves, ancêtres des Afro-Brésiliens, mais aussi leur résilience et leur courage extraordinaires. J’avais lu que les esclavagistes séparaient les familles et les tribus pour décourager toute fraternisation. On imagine donc aisément que la capoeira permettait à des personnes d’origines très différentes de communiquer sans mots, de se rapprocher. Ici, les gens ressentent des liens très forts avec leur histoire. Pour eux, la capoeira représente une connexion directe avec leurs ancêtres. Pour beaucoup, c’est encore un puissant symbole de résistance, une clé de voûte contre les inégalités sociales. On peut y voir un parallèle quand on sait que cet art autrefois interdit joue aujourd’hui un rôle essentiel auprès des jeunes pour qu’ils ne basculent pas dans la criminalité. Certains se veulent créatifs, d’autres essaient de gagner de l’argent avec. D’autres encore veulent préserver la capoeira et lui faire honneur. Quoi que lui réserve l’avenir, une chose est sûre : la capoeira n’aura de cesse d’évoluer. 30 / Jaguar Magazine Jaguar Magazine / 31

 

JAGUAR MAGAZINE

 

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Dans ce numéro, nous nous intéresserons à la créativité des mestres brésiliens qui ont imaginé l’art délicat de la capoeira et à celle des artistes irlandais qui font le lien entre culture ancestrale et modernité. Vous découvrirez également le mariage créatif inattendu de l’iPhone et du papier peint victorien. Enfin, Riz Ahmed, artiste et acteur aux multiples facettes, nous expliquera pourquoi il considère que le moment est venu pour lui de se dévoiler pleinement au public.

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